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lundi 3 septembre 2012

Élections 2012, en vrac...

Par Sophie-Hélène Lebeuf, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 3 septembre 2012 05:35

Élections Québec 2012 - Solidaire, mais plus solitaire, prédit QS

À la veille du scrutin, les deux porte-parole de Québec solidaire ont affiché leur optimisme. Au cours d'un point de presse tenu dans Gouin, à Montréal, pour faire le bilan de la campagne, Amir Khadir, unique représentant de la formation à l'Assemblée nationale au moment du déclenchement des élections, a prédit que plusieurs de ses collègues l'accompagneraient à Québec.
Combien de sièges, au minimum, la formation espère-t-elle récolter ? « J'aimerais mieux fixer un maximum. Nous allons nous contenter de 63 », a-t-il blagué.
Il a ensuite précisé qu'il y en aurait assurément « plus que deux », estimant que sa formation avait de bonnes chances non seulement dans Mercier et Gouin, sa circonscription et celle de la présidente et coporte-parole du parti, Françoise David, mais aussi dans Laurier-Dorion (Andrés Fontecilla), Hochelaga-Maisonneuve (Alexandre Leduc), Sainte-Marie-Saint-Jacques (Manon Massé), elles aussi en région montréalaise, ainsi que Taschereau (Serge Roy), dans la région de la Capitale-Nationale.
Deux de ces candidats, Manon Massé et Andrés Fontecilla, ont d'ailleurs pris la parole pour vanter la clarté du message de leur formation et une équipe prête à être élue.



« Je suis persuadé que nous avons de très grosses chances de créer la surprise », a poursuivi Amir Khadir, rappelant que les sondeurs n'avaient pas prévu sa victoire lors de l'élection de 2008. « Imaginez le bien que ça va faire d'avoir [...] quatre, cinq, six députés pour rappeler les autres partis à leurs engagements, pour les emmener à considérer plus souvent les gens ordinaires », a-t-il plaidé.

Interrogé sur le vote stratégique, il a affirmé qu'écarter les plus petites formations revenait à favoriser le statu quo et qu'il fallait permettre aux électeurs de voter selon leur conscience.

Il n'a pas manqué de louanger la performance de sa collègue au cours du débat des chefs diffusé à la mi-campagne par Radio-Canada et Télé-Québec. « Si tant de gens vont voter pour Québec solidaire, c'est surtout parce qu'il y a à peu près trois semaines, ils et elles ont été touchés dans leur intelligence, dans leur coeur par Françoise David ».

« Nous sommes confiants pour demain, nous sommes très heureux, nous pensons que nous avons fait une très bonne campagne », a pour sa part affirmé cette dernière.

Elle s'est d'ailleurs réjouie que le nombre de membres de QS soit passé de 7000 en début d'année à 13 000.

Une campagne « positive »

Évoquant une « campagne enlevante » et « positive , l'ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec a également mis de l'avant la « campagne d'idées » menée par sa formation au cours des 34 derniers jours. Rappelant que QS avait fait campagne autour de cinq grands thèmes, dont l'éducation, elle a estimé que la formation avait « plus parlé du pays que tout autre parti ».

D'Amir Khadir, elle a reconnu qu'il ne faisait « pas l'unanimité », mais a vanté son audace, ses convictions et sa rigueur.

Elle a en outre dit souhaiter la réélection, dans Nicolet-Bécancour, de Jean-Martin Aussant, l'ancien député péquiste qui a fondé Option nationale. Québec solidaire n'a pas présenté de candidat dans cette circonscription, en vertu d'une entente conclue entre les deux partis afin d'éviter de diviser le vote progressiste et souverainiste, a-t-elle rappelé. En contrepartie, Option nationale ne lui a opposé aucun candidat dans Gouin.

Répondant à un journaliste anglophone, Amir Khadir a par ailleurs affirmé que « la communauté anglophone n'[était] pas condamnée à voter pour les libéraux indéfiniment ». Il a en outre présenté sa formation comme un « parti ouvert à tous les Québécois » qui garantissait le respect des droits démocratiques de tous les citoyens, quelles que soient leur religion, leur langue ou leur origine. Rappelons que la charte de la laïcité et l'extension de la loi 101 que prônent le Pati québécois a suscité de vives réactions au sein de la communauté anglophone.

Même s'ils ne sont pas souverainistes, quelques électeurs anglophones ont même indiqué qu'ils voteraient pour Québec solidaire en raison de ses politiques sociales et de son « programme d'inclusion », a renchéri Françoise David. Reconnaissant qu'ils n'étaient pas nombreux, ils révèlent néanmoins un phénomène « nouveau », a-t-elle dit.

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Par Ximena Sampson, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 3 septembre 2012 04:11

Élections Québec 2012 - La faible participation des jeunes, un enjeu pour l'avenir



Le taux d'abstention au Québec a atteint plus de 40 % aux élections de 2008. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, il est monté à plus de 60 % : à peine 36,15 % d'entre eux se sont déplacés pour voter. Quels sont les causes et les conséquences de ce désintérêt pour le processus électoral ?

1. Portrait de la situation
2. Les causes
3. Les propositions
4. La légitimité démocratique remise en question

PORTRAIT DE LA SITUATION

Même si le taux de participation des jeunes a toujours été plus faible que celui des personnes plus âgées, on observe qu'il va en diminuant depuis les années 80. D'après une étude de l'Institut du Nouveau Monde, seulement 34 % des jeunes Canadiens ont exercé leur droit de vote en 2004, alors qu'ils étaient plus de 70 % à le faire à la fin des années 60.

Taux de participation aux élections de 2008

18-24 ans : 36,15 %
25-34 ans : 41,83 %
Source: Recherche de François Gélineau et Alexandre Morin-Chassé

Pour Michel Venne, directeur de l'Institut, ces chiffres sont alarmants. Il n'hésite pas à parler du « suicide politique d'une génération », qui s'exclut elle-même du choix du gouvernement.

D'après différentes études, le vote initial est déterminant. Un jeune qui ne vote pas dès qu'il en acquiert le droit risque fort de ne jamais voter. « C'est une habitude qui se crée », explique Michel Venne. « Il est plus facile de susciter et de maintenir la participation électorale une fois que celle-ci est acquise que d'aller chercher un jeune qui s'est exclu du processus électoral [...], qui a fermé ses oreilles au discours politique. »

Le problème c'est que souvent les jeunes ne voient pas de relation entre la politique et les enjeux qui les concernent. « Ils ne voient pas le lien entre le choix d'un gouvernement et la manière dont on traite l'environnement, par exemple, ou la façon dont on rend accessible la culture », soutient Michel Venne.

Dans l'extrait audio de droite, Michel Venne, directeur de l'Institut du Nouveau Monde, répond à nos questions sur la participation électorale des jeunes.

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LES CAUSES

Différentes recherches sur l'abstention révèlent que la cause principale de cette désaffection est tout simplement un manque d'intérêt pour la politique, conséquence d'une éducation civique insuffisante.

Méconnaissant le fonctionnement du système et des institutions, les électeurs ne se sentent pas concernés par le scrutin. Le désintérêt et le manque d'information se renforcent donc mutuellement pour conduire à l'abstention.

Un faible niveau d'études et un revenu modeste sont d'autres facteurs qui influent sur le taux de participation.

Parmi les raisons citées par les jeunes pour expliquer leur abstention, on trouve également les perceptions suivantes :

  • voter est inutile puisque, dans certaines circonscriptions, le résultat est connu d'avance ou leur candidat n'a aucune chance de gagner
  • les partis ne s'adressent pas à eux, leurs propositions visent des électeurs plus âgés.


D'autres, abstentionnistes convaincus, ne participent pas afin d'exprimer leur opposition au système politique en place. Ils rejettent la démocratie représentative, qui perpétue, selon eux, les privilèges d'une élite et force les gens à trahir leurs intérêts et convictions. Pour eux, l'abstention est un choix délibéré qui devrait être reconnu comme une option légitime.

Comme l'explique Normand Baillargeon, professeur à l'UQAM et militant libertaire, cette abstention, qui s'inscrit dans la tradition de la pensée libertaire, témoigne d'un profond malaise par rapport à la vie politique et au processus électoral. Il souligne toutefois que ces abstentionnistes sont souvent engagés dans une autre sorte d'action politique.

Dans l'extrait audio de gauche, Normand Baillargeon explique les raisons qui motivent les abstentionnistes volontaires.

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LES PROPOSITIONS



L'abstention des jeunes inquiète le directeur général des élections du Québec, qui, en partenariat avec l'Institut du Nouveau Monde, a lancé une campagne pour tenter de convaincre les Québécois de 18 à 34 ans de se prévaloir de leur droit de vote. Intitulée « On est 2 millions, faut voter ! » elle met en scène des comédiens dans une série de capsules vidéo sur le web.

L'Institut propose également plusieurs mesures visant à relancer la participation des jeunes sur le long terme. Il recommande notamment :

  • le développement de l'éducation civique à l'école secondaire et au cégep, pour aller rejoindre tous les adultes en devenir. Une vingtaine de débats dans des cégeps ont déjà eu lieu, ce qui a permis aux étudiants de rencontrer des candidats et des députés.
  • la promotion de l'engagement et de la participation citoyenne à tous les niveaux : « Les enquêtes montrent que plus quelqu'un participe, de quelque façon que ce soit, plus il va aller voter » explique Michel Venne.
  • la réforme des institutions en vue d'introduire des éléments de proportionnalité dans le mode de scrutin


Le directeur de l'Institut du Nouveau Monde se questionne également sur la pertinence de rendre le vote obligatoire et propose la tenue d'un débat public sur le sujet.

Il reconnaît que les partis ont également un rôle à jouer en participant plus à l'éducation et à la recherche sur la participation électorale, « au lieu de se contenter d'être des machines électorales. »

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LA LÉGITIMITÉ DÉMOCRATIQUE REMISE EN QUESTION



L'abstention pose un sérieux défi au système politique actuel. Et la situation ne s'améliorera pas de sitôt. À mesure que les cohortes qui ont maintenant moins de 35 ans vieilliront, elles voteront moins que les antérieures. Le déclin du taux de participation devrait donc se poursuivre.

C'est une tendance qu'on constate dans l'ensemble du monde occidental. Selon le professeur François Gélineau, de l'Université Laval, elle s'expliquerait, du moins en partie, par les transformations de la socialisation politique des jeunes. Par le passé, les jeunes intégraient le monde du travail, se mariaient et avaient des enfants plus tôt qu'aujourd'hui. En plus de l'abaissement de l'âge du vote de 21 à 18 ans, cela serait la raison de la décroissance que l'on observe.

« Les jeunes atteignent l'âge de voter et n'ont pas les mêmes responsabilités par rapport à la vie publique que ceux des générations antérieures. Auparavant, on entretenait plus rapidement une relation étroite avec la politique », soutient François Gélineau. Ce manque de contact avec la politique entraîne un désintérêt et une plus faible participation.

Si la tendance à la baisse se maintient, certains s'inquiètent pour l'avenir de la démocratie représentative telle que nous la connaissons. La légitimité même du gouvernement est remise en cause lorsqu'il est élu par une faible proportion de citoyens.

Qu'arrivera-t-il le 4 septembre prochain? La forte mobilisation des jeunes (et des moins jeunes) autour de l'enjeu des droits de scolarité ainsi que les manifestations de casseroles du printemps va-t-elle se traduire par un plus fort taux de participation?

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Relisez la discussion sur la participation électorale du 8 août 2012 à laquelle ont participé Geneviève Baril, directrice du développement des compétences et de la mobilisation citoyennes à l'Institut du Nouveau Monde, et Cynthia Gagnon, porte-parole du Directeur général des élections du Québec.


Par François Messier, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 3 septembre 2012 02:18

Élections Québec 2012 - Le PLQ dépose une plainte au DGEQ pour des appels robotisés frauduleux



Le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) confirme qu'il étudie « sérieusement » une plainte que le Parti libéral vient de déposer à propos d'appels robotisés qui seraient effectués frauduleusement au nom du parti.

L'opportunité de déclencher une enquête ne sera décidée qu'au terme de cette étude.

C'est le Parti libéral qui a révélé lundi l'existence de ces appels téléphoniques effectués strictement en anglais auprès d'électeurs de la région de Québec.

Selon le PLQ, l'appel frauduleux en question renvoie les électeurs à un numéro de téléphone qui mène à un message informatisé.


« Vous avez joint le Parti libéral du Québec », répond alors en anglais une voix informatisée, avant d'inviter la personne qui appelle à laisser son nom, son numéro de téléphone et un message.

Ce message informatisé, qui est ensuite répété dans un mauvais français, a été diffusé par le PLQ sur les médias sociaux, dont YouTube, Twitter et Facebook.

En plus d'avoir prévenu le DGEQ, les libéraux disent avoir porté plainte auprès de la Sûreté du Québec et alerté la compagnie qui prête ses lignes pour cette opération.

Le PLQ affirme qu'un « stratagème similaire s'est produit au cours des derniers jours dans la région de Laval, alors que de véritables personnes ont appelé à répétition des électeurs sur un ton agressif en se présentant faussement comme des libéraux ».

« Tous ces appels sont faux et émanent visiblement d'une organisation ou d'individus qui veulent nuire à la campagne du PLQ. Nous les dénonçons avec vigueur », indique le Parti libéral. Le parti invite les électeurs « à la plus grande vigilance » et à lui signaler tout appel de ce genre au 1 800 361-1047.

Cette affaire n'est pas sans rappeler la controverse des appels frauduleux survenus lors de la dernière campagne électorale fédérale, le printemps dernier.

Pour me joindre :
francois.messier-nm@radio-canada.ca

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