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jeudi 6 septembre 2012

Élections Québec 2012 - Une nouvelle loi 101 et l'abrogation de la loi 12 au coeur des priorités de Pauline Marois


Par Sophie-Hélène Lebeuf, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 6 septembre 2012 06:58
 
Au lendemain des élections qui ont porté le Parti québécois au pouvoir, Pauline Marois a énoncé quelques-unes des priorités de son gouvernement, au cours d'un point de presse, largement dominé par la fusillade mortelle qui a marqué la soirée de mardi.
« Je suis profondément affectée, mais je dois aller de l'avant et assumer mes responsabilités », a déclaré la première ministre élue, qui n'a pas réussi à obtenir des électeurs la majorité parlementaire qu'elle réclamait.
« La population en a décidé autrement, le temps du bipartisme est révolu et il faut travailler dans ce contexte », a-t-elle reconnu. Interrogée sur les limites du mandat minoritaire dont a hérité son gouvernement, Pauline Marois s'est montrée optimiste.
« Il y a plusieurs choses que je pourrai faire », a-t-elle assuré, promettant « d'obtenir des résultats pour les gens .




La chef péquiste a d'emblée indiqué que son gouvernement annulerait par décret la hausse prévue des droits de scolarité et abrogerait la loi 12, qui encadre notamment les manifestations et qui a été adoptée par l'Assemblée nationale en plein coeur du conflit étudiant.

La réforme de la Charte de la langue française, que le PQ veut appliquer aux entreprises de plus de 11 employés et aux cégeps, reste elle aussi au menu.

« Je veux présenter [devant l'Assemblée nationale] l'ensemble de la loi 101, telle que je l'imaginais », a précisé Mme Marois, qui a déploré le recul du français à Montréal. « Je verrai jusqu'où sont prêts à aller les partis d'opposition pour collaborer à l'adoption de cette loi dans son entièreté ou dans un certain nombre de ses éléments », a-t-elle dit, ajoutant que la loi « nécessitera des consultations ».

Pauline Marois compte également proposer des changements à la loi 35, qui vise à combattre les pratiques frauduleuses dans l'industrie de la construction, et accélérer le développement du réseau des garderies.

Elle a en outre reconnu que son engagement le plus difficile à mettre en oeuvre serait l'adoption d'un nouveau régime de redevances minières. En campagne, elle s'était engagée à imposer les surprofits des minières et à percevoir des redevances sur la valeur de la ressource.

Pauline Marois compte aussi exprimer auprès d'Ottawa les revendications qui recueillent le consensus de l'Assemblée nationale, comme le rapatriement de la portion québécoise du registre des armes à feu et l'opposition à la loi fédérale sur les jeunes contrevenants.

Lisez notre article : Que peut-on attendre des 100 premiers jours d'un gouvernement péquiste? et Les promesses du Parti québécois

« La folie a frappé », déplore Pauline Marois

Pauline Marois avait amorcé sa conférence de presse en se disant « profondément attristée [...] par cet événement tragique », qui a fait une victime.

« Un homme est mort sans aucune raison, la folie a frappé », a-t-elle déclaré à propos de l'attentat de mardi soir. « Mes pensées vont évidemment aux victimes et à leurs familles » ainsi qu'aux équipes de Spectra et du Métropolis, a-t-elle affirmé.

Questionnée par un journaliste, elle a en outre exprimé son « profond désaccord » devant les propos d'un candidat libéral qui établissait un lien entre la fusillade de mardi soir et la « violence cultivée [par] certains partis à l'Assemblée nationale ».

Interrogée sur son état d'esprit lors de cet épisode chaotique, elle a indiqué qu'elle avait immédiatement pensé à la sécurité de ses proches qui étaient en coulisses. « Je n'ai jamais pensé que c'est moi qu'on venait attaquer », a affirmé la politicienne, qui a démontré un sang-froid tout au long de l'événement.

En plein discours de victoire, Mme Marois a été escortée d'urgence à l'arrière-scène, et les militants ont rapidement reçu l'ordre d'évacuer les lieux. « J'ai vu la porte s'entrouvrir avec une boule de feu, comme une bombe fumigène, mais la porte s'est refermée immédiatement », s'est remémoré Mme Marois.

Voulant éviter un mouvement de panique dans la salle, où s'étaient réunis au moins 2000 partisans péquistes venus célébrer la victoire de leur formation, elle dit avoir insisté auprès de ses gardes du corps pour remonter sur scène afin de s'adresser à eux.

Tout semblait alors sous contrôle, a-t-elle précisé, les policiers et les pompiers étaient rendus sur les lieux et il semblait n'y avoir qu'une personne légèrement blessée.

Ce n'est qu'après le rassemblement qu'elle a appris la mort d'une des deux victimes.

Déplorant qu'un « événement malheureux » ait éclipsé un « geste démocratique posé par des millions de Québécois », elle s'est en outre réjouie du taux de participation de 74 %.

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Par Radio-Canada, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 6 septembre 2012 06:15

Élections Québec 2012 - Jean Charest «rentre à la maison»

Au lendemain de sa défaite électorale, Jean Charest a annoncé mercredi sa démission à titre de chef du Parti libéral, un poste qu'il occupait depuis plus de 14 ans et qui lui a permis de diriger le Québec pendant 9 ans.

« La grande famille québécoise s'est réunie hier pour choisir un gouvernement, et dans la foulée de cette décision, ma famille immédiate s'est également réunie pour une consultation sur notre avenir », a-t-il expliqué dans un point de presse donné à l'Assemblée nationale, au terme d'un Conseil des ministres.

« Je vous annonce une décision unanime : je quitterai mes fonctions de chef du PLQ dans quelques jours, dès que le prochain gouvernement sera formé », a-t-il poursuivi.

« Jamais la vie ne m'aura fait plus grand honneur que celui d'agir d'abord à titre de député du comté de Sherbrooke, ce qui a rendu possible pour moi de devenir premier ministre du Québec », a-t-il évoqué. « J'ai aimé chaque jour que j'ai passé à occuper mes fonctions, incluant les jours les plus difficiles ».




« Pendant neuf ans, j'aurai brûlé d'un feu constant et j'aurai bataillé pour le succès du Québec », a-t-il ajouté. « Je l'aurai fait dans le respect de mes convictions. Je n'ai pas toujours réussi, mais il n'est pas un jour où les décisions que j'ai prises ont eu d'autres motivations que la recherche des intérêts du Québec. »

Lorsqu'il a remercié les membres de sa famille pour leur appui constant au fil des années, le premier ministre est devenu émotif.

« Comme père de famille, qui sera aussi bientôt grand-père - comme si la vie m'envoyait un signal - je veux dire aux miens qu'ils ont été une grande source d'inspiration. Sans mon épouse Michèle, je n'aurais jamais été premier ministre du Québec. Ils m'ont accompagné dans tout ce que j'ai fait, avec beaucoup d'amour et de patience », a-t-il dit, avec des trémolos dans la voix.

Celui qui restera premier ministre jusqu'à l'assermentation de Pauline Marois a aussi tenu à remercier les Québécois, qui lui auront confié trois fois le mandat de diriger leur gouvernement.

« Je dis à tous les Québécois un grand merci du fond du coeur. Vous êtes merveilleux. Les plus grandes choses et les plus grands rêves vous sont accessibles. Nous allons continuer à défier toutes les tendances et à réaliser les plus belles choses ensemble. Parce que nous sommes, nous, les Québécois, un peuple de rêveurs, mais un peuple aussi de bâtisseurs ».

« Je rentre maintenant à la maison et je vous remercie de ce privilège de m'avoir permis d'être votre premier ministre », a-t-il conclu, avant d'être chaudement applaudi par les membres de son équipe ministérielle, venus écouter son annonce.

Jean Charest a aussi salué « l'équipe formidable » de députés et de ministres qui l'entourent depuis neuf ans, la fonction publique, qu'il a décrite comme « l'une des meilleures au monde » et ses plus proches conseillers. « Ils ont su combler tous mes défauts, qui ne sont pas nombreux, mais qui sont quand même importants », a-t-il déclaré, sourire en coin.

Jean Charest, politicien de carrière

Lisez notre portrait de celui qui a dirigé le Québec pendant neuf ans.

Fier de son bilan

Le premier ministre avait auparavant pris la peine de souhaiter du succès à la nouvelle première ministre, Pauline Marois, en soulignant que les Québécois « ont écrit une page d'histoire », en choisissant une femme pour les diriger.

Il a émis le voeu que les partis représentés à l'Assemblée nationale sachent « emprunter le chemin de la cohabitation » afin de conduire le Québec avec « fermeté et sagesse ».

Il a néanmoins souligné le « fort appui » reçu par le Parti libéral, malgré sa défaite. « Nous avons fait mentir les analystes et - devinez qui? - les sondeurs - Ah, les sondeurs! - en terminant à moins de 1 % de nos principaux adversaires ».

Jean Charest a aussi profité de l'occasion pour souligner diverses réalisations dont il s'est dit très fier. Il a particulièrement vanté son bilan économique et le fait qu'il laisse les finances du Québec « en ordre », le retour à l'équilibre budgétaire étant à portée de main.

Il a en outre livré un plaidoyer en faveur du Plan Nord, son projet fétiche. « Le gouvernement qui nous succédera doit absolument poursuivre le développement du Plan Nord pour les générations futures et de tous les Québécois », a-t-il plaidé.

Le premier ministre s'est dit particulièrement fier de ce que son gouvernement a fait pour la cause des femmes, non seulement en développant le réseau des garderies, mais aussi en « donnant au Québec son premier gouvernement paritaire et en assurant la représentation des femmes aux conseils d'administration des sociétés d'État ».

M. Charest s'est aussi porté une fois de plus à la défense du fédéralisme canadien. Le Québec, a-t-il dit, « peut et doit assurer un rôle de leadership au sein de la fédération canadienne ». Il a réitéré qu'il était « fier d'être Québécois et Canadien ».

M. Charest avait entrepris sa conférence de presse en parlant de l'attentat survenu au Métropolis, lors du rassemblement péquiste de mardi soir, en évoquant « un geste de folie que rien ne justifie et que rien n'explique ».

Le départ de Jean Charest pourrait donner le coup d'envoi d'une rare course au leadership pour le Parti libéral du Québec. Le parti ne s'est pas livrée à un tel exercice depuis que Robert Bourassa a défait Pierre Paradis et Daniel Johnson fils en 1983.

Réactions de ministres du gouvernement sortant

« Il a bien positionné le Québec au niveau économique, en matière de développement social et en santé. Beaucoup de choses ont été faites au niveau des listes d'attente en chirurgie, pour le cancer, en radiothérapie. Dans 20 ans, l'héritage de M. Charest va être comparable à ceux de M. [Jean] Lesage et M. [Robert] Bourassa. »
- Yves Bolduc, ministre de la Santé

« Il a fait une campagne fantastique. Il a un amour incommensurable pour le Québec, il veut le développement économique du Québec et sa campagne a été à cette image. »
- Christine St-Pierre, ministre de la Culture

« C'est un premier ministre exceptionnel. Son discours hier [mardi] était celui d'un chef d'État. C'est un homme qui a fait beaucoup pour le Québec et avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler comme députée et comme ministre. »
- Marguerite Blais, ministre des Aînés

Réactions dans diverses régions

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  • À Québec
  • En Outaouais

La carrière de Jean Charest saluée à Ottawa

La démission de Jean Charest ne laisse pas indifférents les principaux acteurs de la scène politique fédérale.

Si Stephen Harper, premier ministre du Canada, s'est entretenu avec Jean Charest au téléphone un début d'après midi dans le cadre d'une conversation « privée », Bob Rae, chef intérimaire du Parti libéral du Canada a salué le travail du premier ministre sortant.

Il a indiqué que « La contribution et le dévouement de Jean Charest envers le Québec et le Canada, après 28 ans de vie politique, sont incontestables. Il a toujours été l'un des grands défenseurs de l'unité canadienne, tout en défendant avec ferveurs ses valeurs québécoises ».

Bob Rae a également souligné que M. Charest a mené dans les derniers jours « une campagne remarquable, avec des résultats qui en ont surpris plus d'un. Aujourd'hui, il a pris la décision de quitter ses fonctions en laissant son parti dans un état très honorable, et son héritage, lui, demeurera présent dans la province qu'il aime tant ».

Pour Thomas Mulcair, chef du NPD, « Jean Charest a servi les Québécois et les Québécoises pendant 28 ans et mérite tout notre respect et je lui souhaite une bonne continuation dans sa carrière. »


Par Radio-Canada, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 6 septembre 2012 06:00

- Hommage aux victimes du Métropolis


Quelques centaines de personnes ont participé mercredi soir à une veillée à la bougie devant le Métropolis, à Montréal, pour rendre hommage aux victimes de l'attentat survenu la veille lors du rassemblement de victoire du Parti québécois.

Dans une atmosphère mélangeant tristesse, colère et consternation, elles ont observé une minute de silence à la mémoire de Denis Blanchette, le technicien qui a été tué.

Un peu après l'attentat, un citoyen sur Twitter avait assez bien résumé l'onde de choc, en parlant d'un mort et de 8 millions de blessés.

« Je trouvais ça important de venir dire que ce n'était pas le genre de société qu'on veut, que ce n'est pas dans la violence qu'on veut vivre », a expliqué une personne présente à la veillée à la bougie.




Deux discours, l'un en français et l'autre en anglais, ont aussi été prononcés.

Plusieurs proches, parents ou amis ont témoigné de la gentillesse de Denis Blanchette, se disant convaincus qu'il a empêché le tireur d'accéder à Pauline Marois et que sa mort avait permis de sauver la vie d'une autre.

Richard Henry Bain, 62 ans, a été arrêté quelques minutes après le drame. Le suspect devrait comparaître au palais de justice jeudi.


Par Sophie-Hélène Lebeuf, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 5 septembre 2012 09:28

Élections Québec 2012 - Un contingent féminin prendra d'assaut l'Assemblée nationale



Pour la première fois de son histoire, le Québec a élu une femme au poste de première ministre. Mais le plafond de verre qu'a brisé la chef péquiste, Pauline Marois, n'est pas l'unique précédent établi lors de l'élection de mardi. Avec l'élection de Françoise David, de Québec solidaire, l'Assemblée nationale aura désormais deux femmes à la tête d'autant de partis. Les deux dirigeantes seront bien accompagnées, puisque, selon les résultats provisoires, les femmes représenteront le tiers de l'ensemble des députés, un record.

Élue à la tête d'un gouvernement minoritaire, Pauline Marois n'en a pas moins réalisé ce qu'aucune autre Québécoise n'avait réussi avant elle. Un précédent, qu'elle n'a pas manqué de souligner dans son discours de la victoire.

Le Canada compte cinq premières ministres

La table des premiers ministres provinciaux et territoriaux comptera dorénavant cinq femmes - la quasi-parité. Outre le Québec, l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Nunavut ainsi que Terre-Neuve-et-Labrador sont aussi dirigés par des femmes. Avant elles, quatre autres femmes ont été à la tête de provinces et de territoires, même si certaines n'ont pas été élues. L'Île-du-Prince-Édouard a été la première province à élire une première ministre, en 1993. Le Canada a lui aussi été dirigé par une femme, Kim Campbell, mais brièvement, et elle n'avait pas accédé au poste de chef de gouvernement par la voie des urnes.




Tout en soulignant le côté non partisan du Conseil du statut de la femme, sa présidente, Julie Miville-Dechêne, salue la victoire de Pauline Marois, évoquant son caractère historique. « Ça envoie aux jeunes filles le message que tout est possible », s'est-elle réjouie » en entrevue à Radio-Canada.ca. « Les études ont démontré que lorsqu'une femme arrive à occuper les plus hauts échelons au gouvernement, cela incite d'autres femmes à entrer en politique », indique-t-elle en outre.

Peut-on s'attendre à ce que la prochaine chef du gouvernement du Québec le dirige différemment de ses prédécesseurs? « Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Il va falloir la voir à l'oeuvre », estime-t-elle, précisant au passage que sa marge de manoeuvre sera réduite.

« Ce qu'on sait, ajoute-t-elle toutefois, c'est qu'elle a par le passé exprimé une sensibilité pour les femmes, par les programmes de garderies, ou par l'intérêt qu'elle portait aux femmes qui vivent des difficultés économiques. »

Se gardant de vouloir projeter une image stéréotypée de la femme, elle fait observer que Pauline Marois a des qualités jugées plus typiquement féminines. « C'est une femme qui aime le consensus, qui arrive à parler de ses erreurs », explique-t-elle.

Mme Miville-Dechêne souligne en outre la détermination de Pauline Marois, qui convoitait le poste de premier ministre depuis 1985. « Ça prend souvent beaucoup plus d'efforts à une femme pour arriver à des postes historiquement réservés aux hommes », note-t-elle, évoquant la course à la direction qui avait opposé Pauline Marois à André Boisclair, en 2005.

Julie Miville-Dechêne, qui couvrait alors la campagne en tant que journaliste, se souvient de la « fixation que de nombreuses personnes faisaient alors sur son apparence ». « On se demandait si elle portait trop de bijoux ou trop peu, ou encore si elle était trop agressive ou pas assez », rappelle-t-elle. « On est dans un monde d'image pour tout le monde, mais c'est encore plus vrai pour les femmes », déplore-t-elle.

Si elle avoue espérer une « très bonne représentation des femmes » au Conseil des ministres, la présidente du Conseil du statut de la femme estime que cela ne doit pas se faire « à tout prix ». « On ne peut que souhaiter la parité, mais je ne voudrais pas que l'avancée des femmes se résume à une question mathématique. Ce qu'il faudra voir, c'est si elles occupent des postes stratégiques », fait-elle valoir.

Pauline Marois n'a d'ailleurs pas indiqué si elle comptait nommer un Cabinet paritaire, comme l'avait fait son prédécesseur, Jean Charest. La réponse viendra donc d'ici quelques semaines. Au-delà des chiffres, ajoute cependant Mme Miville-Dechêne, l'important, « c'est que les intérêts des femmes soient pris en compte dans les politiques publiques ».

Lise Payette, qui a notamment été ministre d'État à la Condition féminine dans un gouvernement péquiste, dans les années 1970, se réjouit de l'élection d'une femme à la tête du Québec, mais souligne que la politique reste « un monde très dur, particulièrement pour les femmes ». « Il y a une forme de tolérance envers les hommes politiques qu'on n'a pas du tout envers les femmes », a-t-elle soutenu, en entrevue à l'émission 24 heures en 60 minutes .

Les gestes des femmes sont davantage scrutés, estime-t-elle, et elles sont davantage jugées sur leur apparence. « Je me souviens d'avoir dit, il y a très, très longtemps, que l'égalité des femmes en politique à Québec serait atteinte le jour où une femme pourra prendre un coup dans un bar, rouler sous la table et que ce ne soit pas dans les journaux du lendemain. Les hommes le font [...], mais si on est témoin on se tait », illustre celle qui a été la première femme à se faire appeler « la » plutôt que « le » ministre.

Pauline Marois, première femme à la tête du Québec

Lisez le portrait de la nouvelle première ministre du Québec.

Deux femmes chefs de parti

Dès la rentrée parlementaire, en octobre prochain, l'Assemblée nationale comptera plus d'une femme à la tête d'un parti. Du jamais-vu en 150 ans d'histoire politique.

Élue dans la circonscription montréalaise de Gouin, Françoise David (qui dans les faits n'est pas chef de parti, mais partage le mandat de coporte-parole avec Amir Khadir), fera son entrée au Parlement.

Julie Miville-Duchêne s'en réjouit, voyant, là encore, un exemple inspirant.

« Elle aussi est une battante », souligne-t-elle « au-delà de toute partisanerie ». « C'était la troisième fois qu'elle se présentait dans la même circonscription, et elle y a cru », explique-t-elle, évoquant « une performance au débat des chefs que tous ont dit remarquable ».

« Cette femme, qui était depuis longtemps présente dans le paysage politique, a tout à coup été perçue comme quelqu'un de très structuré, qui pouvait amener quelque chose à la vie publique », analyse-t-elle.

La politique au féminin vue par cinq candidates

Au cours de la campagne électorale, Radio-Canada.ca a interviewé cinq femmes, d'autant de formations, parties à l'assaut de la politique. Les nouvelles députées Nathalie Roy (Coalition avenir Québec) et Rita de Santis (Parti libéral), ainsi que les candidates Rosette Côté (Parti québécois), Manon Massé (Québec solidaire) et Catherine Dorion (Option nationale) disent ce qu'elles pensent de la présence des femmes en politique, mais également de la place que celles-ci occupent dans la société. Et, au passage, elles révèlent aussi un peu d'elles-mêmes.

Un député sur trois sera une femme

Si la politique québécoise reste une arène très majoritairement masculine, il reste que la présence des femmes progresse. Selon un calcul du Conseil du statut de la femme, qui a comptabilisé les résultats de mardi, 42 des 125 députés seront des femmes, soit 33,6 %, une proportion jamais atteinte auparavant.

« On n'a pas encore la parité, mais on a légèrement augmenté le nombre de femmes alors qu'on stagnait », fait remarquer sa présidente.

Répartition provisoire des députées par parti

Parti québécois: 18
Parti libéral : 18
Coalition avenir Québec : 5
Québec solidaire : 1
Source : Conseil du statut de la femme

Le record précédent avait été atteint en 2003, alors qu'elles formaient 30,4 % de l'ensemble de la députation. À la dissolution de la Chambre, en août dernier, les femmes ne formaient que 28 % de l'ensemble de la députation.

Les femmes qui briguaient les suffrages à l'élection de mardi représentaient la même proportion.

Le Directeur général des élections n'a de son coté pas publié de compilation officielle, préférant attendre le résultat des dépouillements judiciaires.

Même si la parité mathématique n'est pas encore au rendez-vous, Julie Miville-Dechêne insiste sur les avancées réalisées par les femmes au cours des dernières décennies, rappelant les positions prises dans la première partie du siècle dernier par le clergé et des hommes comme Henri-Bourassa, politicien et fondateur du Devoir .

Des propos qui rappellent le chemin parcouru...

Quelques jalons

1940 : les femmes obtiennent le droit de vote
1947 : une première femme, Mae O'Connor, est candidate à une élection
1961 : Marie-Claire Kirkland-Casgrain remporte l'élection dans la circonscription de Jacques-Cartier, devenant ainsi la première députée
1962: Marie-Claire Kirkland-Casgrain devient la première ministre de sexe féminin

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Par Florent Daudens, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 5 septembre 2012 05:08

Élections Québec 2012 - La FEUQ entre victoire et prudence



« On peut dire que le 5 septembre 2012 est signe de la victoire du mouvement étudiant ». La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Martine Desjardins, se félicite de l'annonce de Pauline Marois d'annuler la hausse des droits de scolarité et la loi 12 par décret.

S'ajoute une autre victoire, selon un message envoyé par la FEUQ sur son fil Twitter à la suite de l'annonce de la démission du chef libéral, Jean Charest. « Nous avons fait la différence », clame la fédération étudiante.

La leader étudiante reste toutefois prudente sur la suite des choses : « Il nous reste encore beaucoup de travail à faire en vue du sommet [sur l'éducation], mais nous serons prêts à défendre nos positions d'accessibilité aux études », a-t-elle déclaré lors d'un clavardage à Radio-Canada.ca.

Le Parti québécois a promis de tenir un sommet sur l'éducation pour se pencher sur les droits de scolarité, ainsi que sur l'accessibilité aux études. Mme Marois a déjà annoncé ses couleurs : elle compte proposer une indexation de ces droits au coût de la vie.




De son côté, la FEUQ prône le gel des droits de scolarité. Martine Desjardins souligne qu'elle compte défendre cette position lors de ce sommet, en même temps que celle d'une meilleure gestion des universités. La situation minoritaire du PQ pourrait toutefois « compliquer » la mise en place de certaines lois ou propositions qui émaneraient des discussions, note Mme Desjardins.

Une victoire pour les étudiants, même avec un gouvernement minoritaire

Plusieurs internautes ont souligné que le PLQ et la CAQ avaient récolté plus de 58 % des appuis. Ils ont demandé à la présidente de la FEUQ si elle voyait ce résultat comme une défaite pour le mouvement étudiant. « Non, puisque le gouvernement élu est bel et bien en faveur de l'annulation de la hausse et que les étudiants, suite à plusieurs mois de mobilisation, verront leurs frais gelés », a répondu la principale intéressée.

Et d'ajouter : « Notre mode de scrutin indique qu'un gouvernement élu, même minoritaire, a la confiance de la population pour mettre en place les mesures qui se retrouvent dans sa plateforme ».

Elle félicite Léo Bureau-Blouin, ancien président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), pour son élection, tout en ne se livrant pas à des hypothèses sur son rôle dans le gouvernement. Mme Desjardins estime que plusieurs députés péquistes « ont les qualités nécessaires » pour occuper le poste de ministre de l'Éducation.

Des problèmes pressants à régler

Au sujet des droits de scolarité, la FEUQ suggère aux étudiants qui doivent les acquitter avant le 1er octobre de le faire « pour éviter de payer des intérêts ». Les autres « verront concrètement l'annulation sur leur facture très prochainement ».

Martine Desjardins ajoute qu'elle compte rencontrer le nouveau gouvernement dans les plus brefs délais au sujet de l'aide financière aux études pour le mois de septembre, afin d'« éviter une catastrophe financière pour bien des étudiants ».

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