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lundi 3 septembre 2012

L'épouvantail à Coyotes


Photo Jacques Boissinot/PC
Je me demandais à quelle date nos politiciens allaient sortir un épouvantail à moineaux sportif, ou, dans ce cas précis, d'épouvantail à Coyotes. Ç’aura finalement été dimanche.

Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) et premier ministre sortant, Jean Charest, a affirmé que l’élection d’un gouvernement péquiste pourrait menacer l’éventuel retour de la LNH à Québec.

Mes vieux.

« Avons-nous besoin de prendre ce risque-là? Je me mets à la place de M. Bettman, me semble qu’une ville qui a le plein-emploi, c’est une ville où les gens vont vouloir aller au hockey et auront le moyen d’aller au hockey. Maintenant, il y a l’autre choix. Saviez-vous qu’ils préparent cinq ans de perturbations économiques (s’il y avait un référendum)? Je veux dire, entre les deux, le choix me paraît assez clair», de lancer M. Charest.
Mettons d’abord de côté le fait que je doute fortement que personne dans la Ville de Québec ne bénéficie de l’assurance-chômage ou de l’aide sociale au moment où on se parle, ou que ce sera le cas au cours des quatre prochaines années, ou que seul le PLQ puisse (ou non) réaliser ce magistral tour de force.
Oublions également que si une seconde crise économique survenait, PLQ ou pas, l’économie du Québec ne s’en remettrait pas rapidement. Et, à l’inverse, si un boom économique survient, peu importe le parti au pouvoir, la Ville de Québec n’en serait que plus attrayante aux yeux de la LNH. Mais ça, qui peut le prévoir avec certitude?
Sautons aussi par-dessus le détail qu’élire le Parti québécois (PQ) n’équivaut pas automatiquement à la tenue d’un référendum le lendemain matin, ni au cours du prochain mandat. Encore moins que les citoyens voteraient pour l’indépendance du Québec (à ce que je sache, cette option a une moyenne au bâton de zéro en deux).
Pensez-vous vraiment que si la LNH revient à Québec, c’est parce que tout le monde aura un job? Non. Parce qu’avoir de l’argent ne signifie pas vouloir le dépenser sur des billets de hockey.
Ce que M. Bettman veut d’abord et avant tout, ce sont des propriétaires aux poches profondes qui dépenseront sans compter.
Et ce que ces propriétaires voudront, eux, ce sont des loges corporatives vendues à 100%. Ce sera un lucratif contrat de télévision et, si possible, de radio. C’est le nerf de la guerre.
Et ça, malheureusement, ce ne sont pas les travailleurs qui vont pouvoir le leur donner. Même si, je le concède, une économie en santé augmentera les chances que tout ce scénario se concrétise.
Ensuite, on pourra parler de fessiers dans les sièges du nouveau colisée. Colisée qui, dois-je le rappeler, a reçu un appui sans équivoque du PQ.
Il faudrait peut-être rappeler à M. Charest que le nouveau colisée est loin d’être terminé. Et que, aux dernières nouvelles, ça prend une formation de la LNH qui veuille bien venir s’installer dans la Belle Province. Phoenix, Nashville ou Floride, peu importe. Le retour d’une équipe à Québec pourrait ne survenir que dans cinq ou dix ans, donc après le mandat du prochain gouvernement.
Il me semble qu’il y a suffisamment d’obstacles de diverses natures à travers la route d’un retour de la LNH à Québec. Pourquoi faire peur aux décideurs de la ligue pour rien avec un épouvantail à Coyotes?

Charles Poulin.
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