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lundi 18 juin 2012

Commission Charbonneau : Jacques Duchesneau commence à donner des noms


Par Radio-Canada, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 18 juin 2012 11:41
 
COUVERTURE EN DIRECT - À la commission d'enquête sur l'industrie de la construction, l'ex-patron de l'Unité anticollusion (UAC) Jacques Duchesneau revient lundi sur les conclusions du rapport explosif qu'il a présenté au ministre des Transports, Sam Hamad, en septembre 2011.
M. Duchesneau, qui n'a témoigné que pendant quatre heures depuis mercredi dernier, est accompagné de deux employés de l'UAC aujourd'hui à l'emploi de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), soit l'agente de renseignements Annie Trudel et un enquêteur retraité de la GRC, Martin Morin.
Le procureur Claude Chartrand, qui mène l'interrogatoire, et les commissaires France Charbonneau et Renaud Lachance, s'intéressent particulièrement en matinée aux sources qui ont permis à M. Duchesneau et ses ex-collègues d'inclure certaines informations-chocs dans le rapport.
Le rapport s'attarde aux relations parfois troubles entre Transports Québec, certaines firmes de génie-conseil et certains entrepreneurs en construction.

La séance de lundi matin a par exemple permis d'apprendre que deux entreprises - Cintra et DJL - se retrouvent en situation de monopole pour les contrats d'asphaltage puisqu'elles produisent elles-mêmes de l'asphalte. Difficile pour d'autres firmes d'obtenir un prix concurrentiel pour de l'asphalte dans ces circonstances, ont fait valoir les témoins.

Ils ont aussi soulevé un autre cas d'espèce qui soulève des questions, celui des firmes Doncar et CJRB. Selon eux, la firme Doncar a déjà décroché un contrat, mais elle a été disqualifiée au profit de CJRB. Celle-ci s'est cependant désistée au profit de... Doncar. Une situation d'autant plus intrigante que les deux firmes ont des actionnaires communs.

Les témoins se sont aussi longtemps attardés en matinée sur la perte d'expertise au MTQ, de nombreux ingénieurs d'expérience étant davantage attirés par les firmes privées. Cela force le ministère à recourir à ces firmes pour préparer les plans et devis, ce qui crée d'autres problèmes.

Le MTQ, a dit Jacques Duchesneau, est donc contraint de se rabattre sur l'expertise de ces firmes pour évaluer certaines structures. Or plusieurs employés du MTQ se demandent par la suite si ces évaluations de firmes privées servent réellement à régler un problème ou si elles permettent surtout de garnir leur carnet de commandes.

Le MTQ n'est cependant pas en mesure de faire une contre-expertise des conclusions des firmes privées, puisque ses ingénieurs sont débordés de travail. Alors qu'ils pouvaient autrefois se pencher sur une évaluation pendant deux semaines, les ingénieurs du MTQ doivent parfois faire le même travail en une journée, voire une heure.

M. Duchesneau a admis la semaine dernière qu'il a lui-même remis son rapport à une journaliste, parce qu'il craignait que le manque d'intérêt du ministre Hamad ne le confine à une tablette. Le ministre Hamad a démenti ces allégations en soulignant que les 45 recommandations du rapport Duchesneau avaient été mises en oeuvre.

Un article de François Messier

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