Mis à jour le: 25 juin 2012 05:34
Sous un ciel menaçant, Ariane Moffatt, Daniel Bélanger et Misteur Valaire ont
fait vibrer la scène du parc Maisonneuve dimanche à Montréal, où se tenait le
spectacle de la Saint-Jean-Baptiste.
Si l'atmosphère générale de la fête nationale était à la bonne humeur, le
contexte politique en ébullition dans lequel elle se déroule ne pouvait être
ignoré.
Quelque 150 000 personnes y ont pris part.
Mêlant le récit et le chant dans son discours politique, Isabelle Boulay
s'est voulue nostalgique en évoquant notamment son père qu'elle a qualifié de
géant à l'image des Québécois.
« Je voudrais avertir les gens ici que ce n'est pas une manif, c'est un
party! » a blagué l'animateur Guy A. Lepage d'entrée de jeu, invitant les
fêtards à garder les verres de bière dans leurs mains et les policiers, « la
matraque dans leurs culottes ».
L'événement a également mis en vedette Jean-Pierre Ferland - dont c'était le
78e anniversaire de naissance -, David Giguère, Adam Cohen, Alfa Rococo,
Isabelle Boulay, Alain-François et le groupe Les Porn Flakes. Le groupe Misteur
Valaire était aussi chargé de faire danser les spectateurs jusqu'à 1 h du matin.
Il s'agissait de la première fois qu'on prolonge la fête au-delà de 23 h.
Le tout s'est déroulé avec la présence d'une sécurité accrue, vu le contexte.
Un faux appel à la bombe a d'ailleurs forcé le Service de police de la Ville de
Montréal à faire des vérifications sur le site, plus tôt dans la journée.
Les policiers du Service de police de la Ville de Montréal ont procédé à
quatre arrestations, soit deux personnes appréhendées pour voies de fait sur des
policiers, une autre pour possession de stupéfiants dans le but d'en faire le
trafic et une autre pour possession de matériel incendiaire.
Un défilé de géants et de politiciens
Plus tôt dans la journée, des milliers de personnes s'étaient rassemblées rue
Sherbrooke Est pour le 6e défilé annuel, qui a parcouru un trajet allant du parc
Baldwin, au coin de la rue Fullum, au parc Maisonneuve, entre Pie-IX et Viau.
Les gens ont pu voir 36 géants à l'effigie de personnages qui ont marqué
l'histoire du Québec. Deux nouveaux géants s'ajoutaient au défilé cette année,
soit le syndicaliste Michel Chartrand et la comédienne Denise Pelletier.
Les discours rassembleurs de plusieurs politiciens ne pouvaient cependant
cacher les carrés rouges arborés par des sympathisants du mouvement étudiant
s'opposant à la hausse des droits de scolarité. Ou encore les lettres géantes
formant les mots « Dehors Charest », tenues par des militants du Réseau de
résistance du Québécois qui souhaitaient lancer un message au premier ministre
du Québec.
« Aujourd'hui, c'est la fête de Jean Charest [NDLR : le premier ministre est
né un 24 juin], et c'est le cadeau qu'on réservait pour M. Charest, une belle
bannière à son honneur », a expliqué Patrick Bourgeois, du RRQ.
Si la chef du Parti québécois, Pauline Marois, parlait d'abord d'une
« trêve » et d'un « moment pour nous rassembler », elle n'a pas nié le désir de
certains de faire passer leur message. « On ne peut pas empêcher des citoyens de
donner leur point de vue, c'est normal, on est dans une société démocratique.
Moi, je crois qu'il faut que le gouvernement entende le message, c'est ça le
plus important », a-t-elle dit.
« Marcher avec le vrai monde pour construire le pays auquel on rêve, moi
j'aime ça être dans la rue dans ce temps-là, nonobstant ce que peut en dire
[Jean] Charest », a lancé Mme Marois, faisant référence à des propos du premier
ministre libéral l'associant à « la rue », notamment parce qu'elle portait,
avant qu'elle l'abandonne récemment, le symbolique carré rouge.
Les présidentes des fédérations étudiantes universitaire (FEUQ), Martine
Desjardins, et collégiale (FECQ), Éliane Laberge, étaient également présentes,
tandis que des tracts sur la cause étudiante étaient distribués. « C'est sûr que
c'est un défilé qui a plusieurs significations, a déclaré Mme Desjardins.
Évidemment, avec le printemps qu'on vient de connaître, le fait aussi qu'il y a
des rumeurs d'élections de plus en plus persistantes. »
À Québec, le premier ministre Jean Charest a misé sur un message rassembleur.
« Après tout ce qu'on a vécu dans les derniers mois, je pense qu'on peut mettre
de côté la politique et vraiment se concentrer sur les choses qui nous
unissent », a-t-il dit.
À Montréal, la ministre de la Culture et des Communications, Christine
St-Pierre, a adopté un ton similaire. « D'abord, c'est la fête de tous les
Québécois, et je pense que c'est important de souligner cette volonté de tous
les Québécois de faire en sorte que le français soit fort en Amérique du Nord.
Nous avons un exemple à donner, nous devons être aux aguets et faire la
démonstration à quel point nous sommes unis dans cette tâche de protéger la
langue française », a dit celle qui a récemment dû répondre à des questions sur
l'application de la politique sur la langue d'affichage dans la métropole.
Aucun député libéral provincial n'a été aperçu dans la foule du défilé.
« C'est assez habituel [comme situation], mais les libéraux sont bienvenus
aussi. C'est leur décision, mais ils sont invités. Je trouve ça dommage, parce
que nous, on s'organise le plus possible pour que ce soit vraiment la fête de
tous les Québécois, de tout le monde, peu importe leur opinion politique », a
exposé le président du Comité de la Fête nationale, Mario Beaulieu.
« Je souhaite l'harmonie, que ça se passe dans la paix. Les gens aiment
Montréal, aiment le Québec, c'est notre fête nationale. Et la meilleure façon de
le reconnaître, c'est de le manifester, mais dans la paix », a dit pour sa part
le maire de Montréal, Gérald Tremblay.
Harper à Québec, ses adversaires à Montréal
Du côté fédéral, tandis que le premier ministre Stephen Harper avait décidé
de passer le 24 juin dans la région de Lotbinière, près de Québec, le Bloc
québécois, le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique - en la personne du
chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair - étaient représentés à
Montréal.
« C'est la fierté et la confiance. Nous sommes fiers d'être Québécois et on
doit avoir confiance en nous. Et ce "nous"-là qui est dans le thème, il faut
qu'il se noue ensemble. Il faut que tous les Québécois soient ensemble et qu'on
réalise ce qu'on a à faire », a soutenu le chef du Bloc québécois, Daniel
Paillé.
« Je pense que toutes les nations au monde ont leur fête nationale. Quelqu'un
me demandait : "Est-ce qu'on peut fêter encore [la Saint-Jean-Baptiste]?". La
droite vient de perdre en France, deux défaites consécutives. Est-ce que les
gens de droite en France vont décider de ne pas fêter le 14 juillet? Voyons
donc », a dit l'ancien chef bloquiste Gilles Duceppe.
« C'est toujours une opportunité de voir les gens du Québec. Je fais la même
chose en Ontario, avec nos amis francophones. C'est une fête nationale pour
toute la francophonie au Canada. C'est un moment de reconnaissance », a souligné
de son côté le chef intérimaire du Parti libéral du Canada, Bob Rae, qui
participait à une fête dans le quartier Villeray, en compagnie du député de
Papineau, Justin Trudeau.
Origines de l'appellation « fête nationale »
C'est en 1925 que la législature de Québec a déclaré le 24 juin, fête de la
Saint-Jean-Baptiste, congé férié.
Puis, en 1977, un arrêté en conseil
signé par René Lévesque, à la tête du premier gouvernement du Parti québécois,
fait de la Saint-Jean la fête nationale et légale (fériée et chômée) du Québec.
En 1978, le gouvernement Lévesque crée le Comité organisateur de la fête
nationale du Québec pour favoriser la participation de toutes les régions.
Le 24 juin est aussi la fête des francophones des autres provinces du
Canada.
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