Mis à jour le: 8 août 2012
04:02
Le Parti québécois s'est aventuré sur le terrain des relations
fédérales-provinciales, mercredi, en promettant d'entreprendre des négociations
avec Ottawa pour rapatrier le programme d'assurance-emploi.
Dans la circonscription de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, où elle tente de se
faire réélire, la chef du parti souverainiste, Pauline Marois, a inscrit cette
promesse dans un plaidoyer pour le rapatriement déjà appuyé par une coalition
formée de partis politiques, de syndicats, d'organismes communautaires et de
défense des droits des travailleurs ainsi que de 70 municipalités ayant adopté
une résolution en ce sens.
Mme Marois a donné l'exemple du rapatriement de pouvoir ayant permis de créer
le programme québécois d'assurance parentale, dans le passé. Elle a souligné que
la seule exigence d'Ottawa envers la province était d'offrir un programme
comparable.
La chef du Parti québécois en a profité pour accuser le chef du Parti
libéral, Jean Charest, d'avoir abdiqué ses responsabilités face à Ottawa au
cours des dernières années.
Elle a souligné que tous les premiers ministres du Québec dans le passé, de Maurice Duplessis à Bernard Landry, en passant par Robert Bourassa, « ont voulu accroître les pouvoirs du Québec, peu importe le parti qu'ils représentaient ». « Tous l'ont fait, sauf Jean Charest », a lancé la chef du PQ.
La chef du PQ a estimé que la demande de rapatriement allait de toute manière dans le sens des actions du gouvernement conservateur actuel. « J'espère que Stephen Harper montrera de l'ouverture, lui qui rêve de se débarrasser des programmes sociaux. Je lui propose de nous en remettre un, et s'il devait barrer la porte, les Québécois concluront que le Canada est une condition perdante pour le Québec », a-t-elle résumé.
Mme Marois a dénoncé les changements à l'assurance-emploi annoncés dans le dernier budget fédéral, particulièrement la mesure prévoyant que certains travailleurs soient obligés d'accepter un emploi moins payant.
« Je trouve cette mesure insultante pour les travailleurs, en particulier pour ceux qui occupent des emplois saisonniers », a affirmé la chef péquiste.
Présent à la conférence de presse, le maire de Saint-Siméon, Sylvain Tremblay, a évoqué un risque de dévitalisation des municipalités. « Ce qu'on annonce avec la réforme de l'assurance-emploi, c'est ni plus ni moins qu'une déportation annoncée, sociale et économique, pour les petites municipalités du Québec, et même je dirais, de l'Atlantique. »
M. Tremblay suggère au gouvernement fédéral d'investir les éventuels surplus de la caisse d'assurance-emploi dans la diversification économique des régions, plutôt « que faire des jets qu'on ne sait pas à quel prix on va les acheter », en référence à l'épineux dossier des avions de chasse F-35.
Pour me joindre : marc-antoine.menard@radio-canada.ca
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