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mercredi 8 août 2012

Élections Québec 2012 - Les allégations d'« argent sale » seront prouvées, assure Jacques Duchesneau

Par Sophie-Hélène Lebeuf, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 8 août 2012 04:00
 
Le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) Jacques Duchesneau persiste et signe : les vieux partis bénéficient de contributions illégales, dit-il, mais il en rajoute.
Dans une entrevue publiée mercredi matin sur le site du Globe and Mail , l'ancien directeur de l'Unité anticollusion (UAC) affirme que des ministres libéraux ont participé à des activités de financement illégal. C'est la première fois qu'il va aussi loin dans ses allégations.
Jacques Duchesneau n'épargne pas le Parti québécois, affirmant que la formation utilise les mêmes stratagèmes que le Parti libéral.
Il ne révélera pas de noms pendant cette campagne, dit-il, parce qu'il craint de faire dérailler les travaux de la commission Charbonneau, qui enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction. « Si on m'avait posé des questions lors de mon témoignage, j'aurais été en mesure de donner tous les noms, car je bénéficiais d'une immunité contre les poursuites », poursuit-il.




Lors de sa comparution devant la commission, en juin dernier, M. Duchesneau avait affirmé, sur la foi d'entrevues qu'il a réalisées, que la majeure partie du financement politique au provincial ne provenait pas de dons officiels enregistrés, parlant alors de « gens [...] en fonction d'autorité ».
Ces chiffres étaient issus d'un rapport personnel déposé devant la commission Charbonneau, et dans lequel il n'avait pas identifié ses sources, et non du rapport officiel déposé en tant que dirigeant de l'UAC.
M. Duchesneau assure que des gens sont prêts à témoigner des accusations qu'il lance. Selon le quotidien torontois, M. Duchesneau assure que 13 témoins (dont il avait déjà parlé devant la commission) pourraient révéler comment sont attribués les contrats octroyés par le gouvernement : deux d'entre eux auraient déjà enregistré un témoignage vidéo à huis clos devant cette même commission et trois autres seraient prêts les imiter. Les autres témoins, poursuit-il, ont peur de comparaître, mais il se dit en mesure de les en convaincre.
Plus tôt dans la campagne, le chef du Parti libéral, Jean Charest, a demandé à M. Duchesneau de prouver ses affirmations de financement illégal.
« Rien de nouveau », dit François Legault
Interrogé par les journalistes au moins à deux occasions mercredi après-midi sur les propos tenus un peu plus tôt par son candidat, le numéro un de la CAQ a dit qu'il n'y avait « rien de nouveau » par rapport à son témoignage de juin.
« Je pense que le Parti libéral est discrédité depuis longtemps et je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi les ministres et même les députés continuent de cautionner le Parti libéral », a-t-il déclaré.
« C'est bien évident que j'avais conclu [des allégations de financement illégal lancées par M. Duchesneau en juin] qu'il y avait aussi le Parti québécois », a-t-il ajouté au sujet des allégations visant cette fois-ci la formation de Pauline Marois.
« Moi, je n'en ai pas vu, mais je n'ai jamais été responsable de gérer les fonds », a-t-il répondu à un journaliste qui soulignait son passé péquiste.
Il a ajouté qu'il n'avait pas eu accès aux informations de son candidat, évoquant la séparation des pouvoirs. « Étant donné que je risque d'être du côté de l'exécutif, je ne veux pas être au courant ni du rapport numéro deux ni de choses ou d'allégations qu'il a entendues comme responsable de l'Unité anticollusion », a-t-il dit.
Seon lui, M. Duchesneau n'est astreint à aucun devoir de réserve. Il « fait de la politique parce qu'il est tanné de la corruption, je crois qu'il a le droit de, quand même, dire qu'il pense, lui, que les deux autres partis ont fait du financement qui n'était pas correct ».
C'était la deuxième journée consécutive que le chef de la CAQ était appelé à commenter les propos de Jacques Duchesneau en lien avec la commission Charbonneau.
Mardi, le procureur en chef, Me Sylvain Lussier, et MM. Duchesneau et Legault ont croisé le fer par médias interposés. L'étincelle : une entrevue de M. Duchesneau dans laquelle il déplorait qu'on ne lui ait pas posé les bonnes questions lors de son témoignage de cinq jours devant la commission, ce qui a entraîné une première réplique de Me Lussier.
Sautant dans la mêlée, M. Legault a même demandé à l'avocat s'il « protégeait le gouvernement » lorsqu'il avait interrogé M. Duchesneau.
Mercredi matin, le chef caquiste, qui faisait campagne à Coteau-du-Lac, a réitéré que Me Lussier avait « manqué de jugement » et failli à son « devoir de réserve », mais il a dit avoir « confiance et en Me Lussier et en les commissaires pour continuer à bien faire le travail ».
Pauline Marois dit se fier à la commission Charbonneau
Invitée par un journaliste à dire si elle et son parti s'engageaient à ne pas déposer de poursuite à l'endroit de Jacques Duchesneau, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, a qualifié la question d'« hypothétique ».
« M. Duchesneau avait la possibilité de dire tout ce qu'il voulait devant la commission. [...] Il est capable de se défendre assez bien et il est capable de prendre des initiatives, on l'a vu faire », a-t-elle déclaré, se disant « étonnée » qu'il se soit plaint des questions posées. « Moi, je me fie à la commission Charbonneau », a dit Pauline Marois.
La commission doit reprendre ses travaux le 17 septembre.
Pour me joindre : sophie-helene.lebeuf@radio-canada.ca
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