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jeudi 16 août 2012

Relations Canada - États-Unis - Institut Fraser : le Canada doit harmoniser son système transfrontalier avec les É.-U.

Par Radio-Canada, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 16 août 2012 06:58
 
En réponse à des dépenses de maintien de la frontière évaluées à près de 20 milliards de dollars, l'Institut Fraser recommande la mise en application des mesures contenues dans une déclaration commune signée par Stephen Harper et Barack Obama en 2011.
La déclaration Par-delà la frontière qu'ont signée le premier ministre du Canada et le président des États-Unis « pourrait renforcer l'espace économique nord-américain tout en réduisant les coûts liés à la frontière pour les contribuables, les commerçants et les voyageurs », estime l'Institut jeudi, par voie de communiqué.
Le Canada dépense jusqu'à 19,1 milliards de dollars pour le maintien de sa frontière avec les États-Unis, d'après une étude de l'Institut.
La réduction de ces coûts serait liée à l'adoption de mesures visant à harmoniser les programmes transfrontaliers, par exemple en évitant d'inspecter à nouveau les cargos déjà inspectés par l'un ou l'autre pays.




L'étude examine les dépenses fédérales visant à rendre la frontière plus sécuritaire depuis les attentats du 11 septembre 2001, ainsi que le déclin parallèle du commerce et du tourisme.
Baisse de la proportion des exportations aux États-Unis
« Le système actuel de renforcement de la frontière représente une grave menace pour la croissance économique canadienne à long terme », estime Alexander Moens, coauteur de l'étude.
L'étude évalue que depuis 2001, la proportion des exportations canadiennes en direction des États-Unis a chuté à 74,9 %, comparativement à 86 % en 2000. En outre, la part des exportations de marchandises destinées aux États-Unis en proportion de la production économique agrégée du Canada a atteint 17,2 % en 2010, comparativement à 31 % en 2000.
Le tourisme également victime
Le renforcement de la frontière à la suite des attentats du 11 septembre a aussi nui au tourisme, concluent les auteurs.
Ils rappellent que des données de Statistique Canada montrent que le nombre de séjours de plus de 24 heures au Canada par des voyageurs américains a diminué de 23 % au cours de la dernière décennie, passant de 15,2 millions en 2000 à 11,7 millions en 2009. Il s'agirait d'un creux depuis 1985.
Le nombre de séjours de moins de 24 heures, quant à lui, est passé de 28,8 millions à 8,8 millions, un déclin de 69 %.
« En combinant les séjours de plus et de moins de 24 heures, le nombre de voyageurs américains visitant le Canada a chuté de 53 % entre 2000 et 2009 », affirme M. Moens.
Le plan d'action Par-delà la frontière
Tiré de la déclaration du même nom, le plan d'action qu'ont signé Ottawa et Washington a été décrit par Stephen Harper comme la plus importante entente de coopération entre les deux pays depuis la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
Les points saillants de l'entente sur le périmètre de sécurité
  • Échange d'informations sur toutes les personnes traversant la frontière canado-américaine, pour en vérifier la sortie;
  • Évaluations conjointes et davantage d'échange d'informations concernant les menaces à la sécurité;
  • Approche harmonisée de l'inspection des marchandises arrivant de l'étranger;
  • Évaluation conjointe de la salubrité des aliments, des plantes et des animaux;
  • Une seule inspection des bagages des voyageurs faisant escale aux États-Unis;
  • Nouveaux appareils pour vérifier les explosifs dans les aéroports canadiens dès mars 2015 pour faciliter les correspondances;
  • Approche commune pour l'inspection des voyageurs provenant de l'étranger et arrivant en Amérique du Nord.
Le 21 juin dernier, le comité directeur de gestion canado-américain s'est réuni pour la première fois à Ottawa. Un premier rapport est attendu en décembre prochain.
Par ailleurs, Alexander Moens de l'Institut Fraser salue l'entente entre les deux pays sur la construction d'un deuxième pont entre Windsor en Ontario et Détroit au Michigan.
« La décision de construire un nouveau pont [...] est louable puisqu'elle est susceptible de favoriser l'industrie automobile nord-américaine, améliorant ainsi les perspectives économiques tant du Canada que des États-Unis », fait-il remarquer.

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