Mis à jour le: 14 août 2012
02:40
Au jour 15 de la campagne électorale, le Parti québécois a remis le thème des
accommodements raisonnables à l'avant-plan, mardi, à Trois-Rivières, à une
cinquantaine de kilomètres d'Hérouxville, dont le code de vie à l'intention des
nouveaux arrivants avait fait grand bruit en 2007.
Accusant le gouvernement libéral de n'avoir rien fait dans ce dossier, la
chef de la formation, Pauline Marois, a promis de faire adopter une charte de la
laïcité dans les services publics et parapublics advenant l'élection de son
parti.
Accompagnée de candidats de la région, Pauline Marois en a fait l'annonce
dans la circonscription de Maskinongé. L'auteure et militante anti-islamiste
Djemila Benhabib, qui fait depuis des années de la laïcité un cheval de bataille
et qui se présente dans la circonscription voisine de Trois-Rivières, était
parmi les candidats à ses côtés.
La charte reposerait sur les principes de neutralité de l'État et de
prépondérance de l'égalité entre les femmes et les hommes. Estimant qu'elle
« répondra vraiment aux inquiétudes des Québécois en matière d'accommodements
raisonnables », Pauline Marois a ajouté qu'elle aurait « force de loi ».
La liberté de religion ne pourrait pas être invoquée pour enfreindre l'égalité hommes-femmes ni pour nuire au bon fonctionnement des institutions publiques et parapubliques.
En vertu de cette charte, les fonctionnaires ne pourraient pas porter de signes religieux ostentatoires.
La prière avant l'ouverture d'un conseil municipal ne serait pas tolérée non plus.
Crucifix à l'Assemblée nationale: le PQ persiste et signe
Pas question, toutefois, de retirer le crucifix à l'Assemblée nationale.
Connue pour ses prises de position pour la laïcité, Mme Benhabib, auteure de Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident et de Ma vie à contre-Coran , avait pour sa part déjà pris position en faveur de son retrait.
Se définissant comme une « intellectuelle engagée », la candidate vedette a d'ailleurs assuré qu'elle ne reniait pas ses convictions.
« Lorsqu'on s'engage en politique, on ne s'attend pas de son parti qu'il endosse les engagements d'une personne », a-t-elle répondu à un journaliste. « S'il y a des batailles à faire au sein de mon parti je les ferai, mais aujourd'hui j'endosse totalement les prises de position du Parti québécois ».
Recours possible à la clause dérogatoire
Interrogée sur son intention de recourir éventuellement à la clause dérogatoire si la charte de la laïcité était jugée contraire à la Charte canadienne des droits et libertés, Pauline Marois a répondu « absolument, sans aucune réserve ». « Si elle devait être contestée - pour l'instant, c'est une question hypothétique -, nous ferons la bataille qu'il faut parce que nous croyons que c'est essentiel pour notre vouloir-vivre collectif », a-t-elle déclaré, précisant que la liberté de religion serait aussi incluse dans la charte.
Sans préciser les délais de l'éventuelle adoption de la charte, la chef péquiste a par ailleurs affirmé que ce serait « le plus rapidement possible » au cours d'un premier mandat.
Pour me joindre :
sophie-helene.lebeuf@radio-canada.ca
Suivre @shlebeuf seo_keywordsGrands titres,pq,charte,laicite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire